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La trace parlante d'une existence. L'éthique de l'intersubjectivité chez Merleau-Ponty

Conférence de Don Landes, spécialiste en philosophie continentale. La plupart de ses publications portent sur la philosophie phénoménologique de Maurice Merleau-Ponty. Ses recherches actuelles portent sur la possibilité d’une contribution de la phénoménologie à l’éthique contemporaine, et ces questions animent un livre en cours de rédaction.

Résumé
Avec la mort de Merleau-Ponty en 1961, l’année même de la parution du livre Totalité et  infini par Lévinas, la tentation est presque irrésistible de se demander ce qui aurait pu  devenir du concept d’ « Autrui » dans l’œuvre de Merleau-Ponty. Pourrions-nous trouver  chez Merleau-Ponty une pensée capable de rendre intelligible l’expérience ou l’existence  d’Autrui ? Pourrions-nous deviner comment il répondrait aux critiques de Lévinas ou  encore aux critiques féministes de Luce Irigaray ? L’ontologie du dernier Merleau-Ponty  peut évidemment paraître confrontée par quelques obstacles fatals en ce qui concerne la question d’Autrui : premièrement, en mettant l’accent sur la visibilité, Merleau-Ponty se  base peut-être sur une conception de la vision qui viserait la « totalisation » d’Autrui ; ou deuxièmement, avec la notion de réversibilité (qui est fondamentale dans son ontologie), Merleau-Ponty manifeste peut-être un préjugé qui implique que l’altérité ne serait qu’une identité entre deux Soi substituables, un rapport de fraternité entre semblables sans différence radicale.

 

Dans cette conférence, nous nous proposons une tout autre façon d’aborder cette question. Au lieu de prendre les textes tardifs comme le point de départ, nous nous concentrons plutôt sur les textes précoces de Merleau-Ponty afin de voir comment la question de l’expérience d’Autrui est déjà à l’œuvre au sein de sa pensée phénoménologique. En examinant la description de la rencontre sociale dans la Phénoménologie de la perception, nous pouvons démontrer que Merleau-Ponty n’est coupable ni d’une vision totalisante ni d’une pensée de l’altérité comme un rapport parfaitement réversible. Pour établir cette conclusion, nous insisterons sur le fait que la rencontre sociale doit être comprise comme une sorte de lecture d’Autrui, c’est-à-dire, nous rencontrons Autrui en lisant « les traces parlantes de son existence », soit son corps, soit ses vestiges.


Informations : [email protected]

Emplacement : Université de Montréal - 2910, boul. Édouard-Montpetit